Tetsuo Hara

hara 2007Tetsuo Hara (原・哲夫) est un dessinateur de manga né le 2 septembre 1961 dans la région de Tōkyō.

Il est connu internationalement comme l’auteur du manga Hokuto no Ken, plus connu en France sous le nom de Ken le survivant.

Il est atteint d’une déformation oculaire rare, la cornée conique, l’obligeant à fermer un œil pour dessiner et à reprendre à de multiples reprises ses dessins pour en rectifier les erreurs dues à la déformation de perspective que cela induit. Grâce à ces efforts, il parvient à fournir des dessins particulièrement bien réalisés.

Son enfance

Très jeune, il est attiré par le monde du dessin et décide un beau jour de devenir artiste. Au départ celui-ci n’était guère intéressé par le milieu du manga, il trouvait que des dessins fixes sur une feuille de papier étaient sans intérêt. À l’âge de 9 ans, le jeune garçon rêvait déjà d’être un grand animateur dans l’un des grands studios d’animation nippone (en pleine explosion à l’époque). Il passait son temps, en cours de mathématiques, à dessiner des personnages animés en bas de ses feuilles de cours et à les faire bouger en tournant les pages à grande vitesse à la manière d’un flipbook.

Le jeune talent fut affecté à un internat durant 6 mois. C’est durant cette période que pendant les longues après-midis d’hiver celui-ci se mit à lire des mangas empruntés à son camarade de chambre. Il fit la découverte de Tensai Bakabo, écrit par Fujio Akatsuka. Le jeune Tetsuo Hara fut stupéfait de la manière dont l’auteur de ce manga rendait les mouvements aussi fluides et réalistes de ses personnages sur une simple feuille de papier.

Commence alors l’épopée de cet artiste au coup de crayon dynamique. Il fait ses débuts dans un petit magazine intitulé Tenshin Ranman, qu’il crée avec un groupe d’amis au lycée, tiré à 30 exemplaires et imprimé à l’aide d’une photocopieuse. Dans ce magazine, il publie une petite histoire policière, Gendai no jinsei, qui s’inspire en de nombreux points du style très caractéristique de Katsuhiro Ōtomo ou encore de Modern Life tiré d’un récit de Shin’ichi. La même année il se décide à envoyer ses travaux à Takao Yaguchi, auteur de Paul le pêcheur. Il obtient alors un petit boulot d’assistant durant l’été. Finalement Yaguchi se passe de ses services en lui répondant que son style manque encore de maturité et qu’il doit continuer à s’exercer.

Après ce cuisant échec, le jeune homme travaille pour survivre dans un petit restaurant qui sert des rāmen. Il suit alors les cours du soir de la prestigieuse école de mangaka de Kazuo Koike « Lone Wolf » (dont aujourd’hui l’un de ses locaux à Ōsaka s’est spécialisé dans le monde de l’animation en général avec une section Computer Graphics, mentors de la plupart des entrants au studio Gonzo).

Ses débuts

Durant le mois de novembre 1981, diplômé du lycée Hongō, Hara est décidé à franchir le pas et envoie son manga Gendai no jinsei à la société éditrice dominante, la Shūeisha (qui a publié entre autres Saint Seiya, Dragon Ball, Cobra, City Hunter, Rokudenashi Blues…). Son travail atterrit dans les mains de Buichi Terasawa (Cobra), lequel semble apprécier les talents du jeune homme et trouve pour lui un poste d’assistant aux côtés de Yoshihiro Takahashi (auteur de Ginga – Nagareboshi-gin) durant près de 2 ans.

Hara abandonne rapidement son poste d’assistant pour faire ses preuves lors de la 33e édition du concours Fresh Jump pour jeunes talents organisé par la Shūeisha, avec son manga Super Challenger, dédié à l’univers de la boxe. Victorieux, il tente l’aventure solitaire en août 1982 avec son premier véritable titre officiel dans un volume spécial de la principale revue, Weekly Shōnen Jump, en tout début de magazine, Mad Fighter, hommage évident à son héros favori Mad Max. De ce point de vue, Mad Fighter peut être considéré comme le prédécesseur immédiat de Hokuto no Ken… C’est en effet dans Mad Fighter qu’il élabore plusieurs thèmes qui prendront leur pleine mesure dans son chef-d’œuvre. Cependant, le succès bouda cette œuvre de jeunesse. Suit ensuite la sympathique histoire de Crash Hero, publiée dans le numéro 43 de 1982 du Weekly Shōnen Jump, sorte de prologue à Iron no Don Quichote.

Premier manga de Tetsuo Hara, Iron no Don Quichote narre les histoires d’un jeune héros pilote de moto-cross, une sorte de Michel Vaillant version pays du soleil levant.

Son succès

L’auteur est néanmoins bien décidé à débuter une autre histoire sur un épisode introductif de sa nouvelle œuvre, Hokuto no Ken. Deux histoires complètes, publiées dans un numéro spécial de Shōnen Jump en avril 1983, relatent l’adolescence de Kenshirō Kasumi avant l’holocauste. Elles sont très appréciées par le public et la Shūeisha, et celle-ci décide de lui laisser développer l’histoire en lui adjoignant le scénariste Buronson. Le succès est fulgurant. Rapidement adaptée en un anime, le 11 octobre 1984, la série rencontre le succès sur tous les formats. L’aventure prend fin en 1989, et le jeune artiste se sépare de son scénariste. Cyber Blue, son manga suivant scénarisé par Rūichi Mitsui d’après une œuvre de BOB, est également un très gros succès, mais essuie de très vives critiques notamment à cause de son caractère ultra violent. Il l’abandonne au bout de quatre volumes pour se consacrer à son deuxième grand succès, Hana no Keiji, d’après l’œuvre de Keiichirō Ryū, un célèbre romancier japonais, qui publia surtout des romans basés sur sa conception révolutionnaire de l’histoire japonaise, et scénarisé par Mio Asō. Pendant près de dix ans, Tetsuo Hara se basera sur des œuvres de Ryū pour créer ses mangas (outre Hana no Keiji, il y eut Kagemusha Tokugawa Ieyasu, scénarisé par Shō Aikawa, et Sakon Sengoku Fūroku, scénarisé par Shingo Nihashi).

Son retour

C’est en 2001, après quelques one-shots, que Tetsuo Hara, désormais âgé de 40 ans, retrouve Buronson (qui n’a qu’un rôle limité à la supervision du scénario) pour une pré-quelle très attendue de Hokuto no Ken : Sôten no Ken (Le Poing du Ciel Bleu), pré-publiée dans le mensuel Bunch Comics. C’est la première fois, depuis Hana no Keiji, qu’Hara franchit le cap des 6 volumes. Le succès est au rendez-vous.

Finalement, sa carrière continue de nos jours, avec Sōten no Ken, qui s’est achevé en août 2010 avec 22 volumes.

Il est également devenu un homme d’affaires puisqu’il a racheté les droits de ses séries et qu’il a ouvert avec son précédent éditeur Nobuhiko Horie sa propre maison d’édition (Zenon Comics), ainsi qu’un studio d’animation : North Stars Pictures. Créé à l’occasion du projet Hokuto no Ken: Shin Kyuseishu Densetsu, ce studio produira 3 films et 3 OAVs, de 2006 à 2008.

Ses autres activités

Cependant la carrière de Tetsuo ne s’est pas seulement résumée au monde de la bande dessinée, celui-ci a notamment été illustrateur pour différents romans, illustrateur et designer de personnages de jeux vidéo ou encore auteur de quelques « Short Stories » pour son éditeur de toujours, la Shūeisha.

Il commença ces Short Stories dans les numéros 5 et 6 de l’hebdomadaire Shōnen Jump en 1993, dans une histoire intitulée Shokugyō Kyōshu ~Zhi Ye Xiong Shō~ (Profession assassin ~Zhi Ye Xiong Shō~), une nouvelle publiée en 2 fois 15 pages sur un étrange tueur à gages Hong-Kongais issue d’une histoire originale de Arimasu Ōsawa. Tout en continuant son travail habituel de mangaka, il scénarisa et dessina Kaen no shō (Kaen l’enflammé) une Short Story de 55 pages parue dans le Spring Special de la Shūeisha qui mettait à l’œuvre tous les grands artistes de la maison L’histoire narre les aventures de Shō, un jeune homme disciple d’un grand maître chinois dont les parents ont été assassinés…

Peu de temps après, dans le numéro 43 du Shōnen Jump de 1996, il lance une autre petite histoire qui lui est propre : Kiseki moyuru toki (Le moment où le pyroxène s’enflamme), une histoire de 47 pages sur un prince dont la bien-aimée a été kidnappée par le Maître de la lune. Cette histoire est comme Mad Fighter peut l’être pour Hokuto no Ken, un prologue à Aterui The Second. Sa dernière Short Story en date s’appelle Chase ~tsuiseki~ (Course poursuite), une histoire militaire dont le scénario est d’un certain Yoshiyuki Okamura qui n’est autre que Buronson… Les 2 hommes se sont retrouvés en 1997 pour cette courte histoire de 40 pages publiée dans le numéro 2 de Manga-Allman.

La carrière de Tetsuo ne s’arrête pas là pour autant, puisqu’il a également travaillé sur 2 romans, le premier est une série de 4 volumes ryū no mimi (L’oreille du dragon jaune) publiée de 1991 à 1993 dans les Jump Novels de la Shūeisha. Comme pour sa première Short Story, Tetsuo Hara s’est allié à Arimasu Ōsawa pour le scénario de cette histoire, celle d’un agent secret envoyé en Inde pour enquêter sur une louche affaire d’opium.

Le second, lui, est beaucoup plus personnel (bien qu’il se soit encore une fois associé à Buronson), puisqu’il s’agit de Jubaku no machi, un roman sur Hokuto no Ken en guise d’ultime conclusion à la célèbre saga, éditée en 1996 à la Shūeisha également. En 2003, le studio ACGT en a adapté le contenu en 3 OAVs, peu appréciés des fans.

Enfin, Tetsuo Hara a également travaillé en 1993 pour le jeu Muscle Bomber de Capcom. Il a conçu les diverses illustrations du jeu mais également le design des personnages.

Œuvres
  • Iron no Don Quichote (1982-1983), 2 volumes.
  • Hokuto no Ken (1983-1988), 27 volumes, scénario de Buronson.
  • Cyber Blue (1988-1989), 4 volumes, scénario de Rūichi Mitsui d’après une œuvre de BOB.
  • Hana no Keiji (1990-1993), 18 volumes, d’après Keiichirô Ryū, scénario de Mio Asō.
  • Kagemusha Tokugawa Ieyasu (94 -95), 6 volumes, d’après Keiichirō Ryū, scénario de Shō Aikawa.
  • Takeki Ryūsei (1995-1996), 3 volumes.
  • Sakon Sengoku Fūnroku (1997-2000), 6 volumes, d’après Keiichirô Ryū, scénario de Shingo Nihashi.
  • Hyudora (1997-1998), 1 volume, scénario de Tadashi Ikuta.
  • Kōken Ryoku o Ryōsōsakan Nakabō Rintarō (1998-2000), 2 volumes, supervisé par Makoto Sakata.
  • Aterui The Second (2000), 1 volume, scénarisé par Katsuhiko Takahashi.
  • Ken – Fist of the Blue Sky (2001-2010), 22 volumes, supervisé par Buronson.
  • Keiji, avec Mio Asō et Keiichirō Ryū, 18 tomes.

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